Didier Sentinelle 68 Webmaster/Superviseur
Nombre de messages : 125 Age : 62 Localisation : Saint-Louis (France - Alsace ) Date d'inscription : 07/12/2006
| Sujet: PARACHA BECHALA'H Ven 6 Fév - 12:35 | |
| PARACHAT BECHALA’H PARACHAT BECHALA’H Mes cher(e)s ami(e)s, Comme toutes les semaines nous vous proposons un commentaire de la Sidra de la semaine original et intelligent. La Sidra BECHALA'H nous est proposée par notre éminent collègue et ami le Rabbin Jacky MILEWSKI . Le C.I.R vous souhaite de passer un très bon chabbat en famille , dans l’union et la concorde, sous les auspices de l’étude de la Torah . Amicalement , Rabbin Mikael JOURNO http://irpourdemain.over-blog.com/PARACHAT BECHALA’H
Esthétique et Judaïsme
L’un des premiers versets du cantique de la Mer s’exclame : « C’est mon D… et je veux L’embellir », Le rendre beau (anvéhou) (Ex 15, 2). Dans son commentaire, Rachi explique : « Je raconterai Sa beauté et Sa gloire au monde entier ». Selon Rachi, rendre D… beau se réalise par le biais de la parole, du récit de Ses miracles aux hommes qui peuplent la terre. Pour sa part, le Talmud (Chabbat 133b) comprend ce verset comme un appel à l’action: « Sois beau devant Lui en accomplissant les commandements : fais-toi une belle souca, un beau loulav, de belles franges rituelles, un beau rouleau de la Torah, écris-le avec une belle encre, une belle plume… ». « Je veux Le rendre beau » en Lui rendant un beau service. C’est donc dans le cadre de l’accomplissement des préceptes divins que s’inscrit la question de l’esthétique dans le judaïsme. Le beau est au service du bien (le beau n’est pas bien parce que beau mais bien parce qu’il sert le bien). Si la préoccupation esthétique surgit au détour de la Mer Rouge, c’est parce que l’esthétique ne peut devenir sujet de réflexion que lorsque l’homme n’est plus inquiété par l’oppression et la violence, c'est-à-dire que lorsque l’homme est libre. Un esclave songe au repos de son corps et non à ce qui est beau. C’est la liberté qui donne naissance au souci esthétique. Prenons une illustration : le Choul’han ‘Aroukh (Ora’h ‘Haïm 32, 6) énonce à propos des parchemins des phylactères: « si le scribe ne sait pas écrire droit sans se référer à des lignes, il tracera toutes les lignes… ». L’écriture du texte doit être droite. La raison invoquée pour expliquer cette modalité est le verset « Il est mon D… et je veux Le rendre beau » (Michna Beroura 21). L’esthétique sert la droiture et la vertu. Suite du texte talmudique de Chabbat : « Abba Chaoul a dit : « Il est mon D… et je veux Le rendre beau (anevéhou) » signifie : Ressemble-Lui : de même qu’Il est plein de grâce et miséricordieux, sois plein de grâce et miséricordieux ». Rachi explique cet enseignement en écrivant que anevéhou est la contraction de ani, moi et de vehou, et Lui. Lui et moi forment une unité : « je vais faire de moi comme Lui, c'est-à-dire marcher dans Ses voies ». Peut-être pouvons-nous ajouter que lorsque l’homme applique l’imitation Dei et adopte les vertus divines, il se rend beau moralement et embelli par là même D… Lui-même puisque l’image divine est inscrite en lui. Il nous faut remarquer que si le premier enseignement visait l’esthétique du service religieux, le second évoque, lui, l’esthétique au service de l’éthique. Ce qui signifie que l’esthétique véritable n’a de sens que s’il se manifeste dans la relation qui nous lie à D… et dans celle qui nous lie à autrui (Torah Temima sur le verset). Si la question de l’esthétique ne se pose que pour l’univers artistique ou corporel ou domestique, alors il lui manque une dimension fondamentale : celle de l’humanité. L’homme est beau parce qu’il sert D… avec de beaux objets et il est beau parce qu’il est bon avec les autres hommes. Cette beauté ne souffre pas du temps qui passe. Au contraire, elle s’approfondit chaque jour. Rabbin J.Milewski | |
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